Carnet de voyage du 03/06/2017

Je suis allongé dans mon hamac. La nuit tombe. Je peine à voir ce que j’écris. En même temps, il ne vaut mieux pas que j’allume ma frontale, je vais me faire agresser par toutes les bestioles volantes qui rodent aux alentours.

Depuis 2 heures, nous sommes arrivés à Mongambé, le second campement où je vais passer les six prochains mois, en alternant 15 jours dans chacun des deux campements. Demain, je vais découvrir le groupe de Mayele, le troisième groupe de gorilles que je vais étudier pendant cette période. J’ai hâte !

Les gorilles des plaines de l’ouest vivent en groupe formé par un mâle dominant, le dos argenté, accompagné de plusieurs femelles et de leurs enfants. Lorsqu’un des jeunes du groupe devient adulte, il quitte sa famille pour rejoindre un autre groupe, si c’est une femelle, ou créer le sien si c’est un male, car contrairement au gorille des montagne, un groupe de gorilles des plaines de l’Ouest ne peux comporter qu’un seul male adulte à dos argenté (à savoir que tous les males deviennent en grandissant, des dos argentés ).

Pour simplifier les choses, nous donnons le nom du dos argenté pour se référer à son groupe (le groupe de Makumba et le groupe de Mata, présent proche du campement de Baï-Hokou et le groupe de Mayele proche du campement de Mongambé).

Donc, après sept jours à observer le groupe de Makumba, à BaÏ-Hokou, j’ai passé trois jours avec celui de Mata.

Les choses ont alors commencé à prendre une autre ampleur. L’habituation du groupe de Makumba à la présence humaine a démarré il y a plus de 14 ans. Pour celui de Mata, c’est seulement depuis un peu plus de cinq ans.

J’ai alors découvert l’aspect sauvage et bestial des gorilles. Le premier contact avec Mata a été de l’entendre nous rugir dessus à travers la végétation. Nous marchions trop vite et nous ne nous attendions pas à être si proches de lui. Mon cœur à fait un bond !

Aussi « habitué » que peut être Makumba, en tant que dos argenté, il n’hésite pas à nous faire comprendre que l’on a fait un pas de trop. Il reste tout de même sauvage. Mais Mata, lui, est vraiment moins en confiance. Quotidiennement, il protège ses femelles et ses progénitures. Il crie, il démontre sa force, il charge. La peur que cela provoque est incontrôlable. Enfin, pour ma part, j’ai encore besoin de temps pour m’y faire.

Demain, je vais vite découvrir le tempérament de Mayele. Mais il semblerait que ce soit le plus sage des trois.

Ça me donne beaucoup à réfléchir. J’ai tellement à apprendre sur eux.

Et j’ai tellement à apprendre sur moi-même !

Il fait trop sombre. Je ne m’étais pas tromper. Moins de cinq minutes que ma lampe est allumée et l’assaut a déjà commencé.

De toute façon, je dois aller préparer le repas.

J’ai la ta tête pleine, mais l’estomac vide !

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